Philosophie
Cours de philosophie par Mieke de Moor
Ethique et Désir chez Platon
Les résumés des cours se trouvent la page : Résumés des cours de philosophie
11 mai :
Platon : éthique et politique
On dit parfois que « tout est politique » chez Platon. Mais on peut tout autant dire que « tout est éthique » chez Platon. Éthique au sens où, comme nous l’avons vu, il s’agit d’examiner « comment vivre », quelles sont les conditions pour une vie « bonne ».
6 avril :
Platon : utilité de la philosophie
C’est bien connu, la philosophie ne sert à rien. Alors que sa rivale la rhétorique a la puissance de dominer les foules et l’emporte sur les plus savants par sa capacité de persuader, la philosophie, au contraire, est impuissant à se faire entendre des foules, inapte à persuader le vulgaire et incapable de sortir indemne d’une accusation injuste qui le conduit face aux jurés d’un tribunal populaire. La condamnation historique de Socrate en témoigne.
Il y aurait presque une incompatibilité radicale de la philosophie et de l’utilité, doublée d’une aversion réciproque. L’utilité hait la philosophie, les philosophes méprisent l’utilité.
Et pourtant ! La réflexion de Platon nous enseigne que l’utilité a besoin de la philosophie, car l’utile est, comme le bénéfique, lié au bien qui en est la condition ; or seule la philosophie prend le bien et la vie bonne comme objet d’étude. L’utilité véritable, comme le désir et le plaisir, aboutit au plein accomplissement de la pensée elle-même. Comment Platon pense-t-il cette pensée ?
16 mars :
Le problème du plaisir et les apories du désir
L’analyse platonicien de l’âme humaine reflète la multiplicité des désirs et la pluralité de la nature humaine. Cette pluralité provoque une démultiplication du bon. Le problème proprement éthique, de savoir comment mener une vie bonne, devient d’autant plus compliqué.
C’est surtout dans son dialogue le Philèbe que Platon pense cette question éthique. Deux conceptions différentes de l’existence humaine s’y affrontent. L’une affirme que le bien réside dans le plaisir, l’agrément, la jouissance. L’autre affirme que c’est la réflexion, la faculté de penser, de comprendre, de se souvenir qui procure le bonheur.
Socrate, par un raisonnement par l’absurde, établit d’emblée la supériorité de la vie mixte et cherche à en analyser la constitution en montrant comment le désir naît et vers quoi, obstinément, il tend.
2 février :
Vertu et bonheur
Platon et Aristote ont fait un lien entre le désir, la vertu et le bonheur sur le fondement et par la médiation du bien :
Le désir désire le bien.
Le bien est la vertu, le beau moral.
Le désir désire (donc) la vertu, le beau moral qui produit le bonheur.
Comment alors comprendre ce raisonnement ?
Au livre 1 de la République Socrate avait déjà tenté de montrer que la justice est ce qui produit le bonheur. Dans le livre 2 les frères de Platon, Glaucon et Adimante, relancent la question à nouveau frais. La majeure partie de la République va consister à montrer la puissance intrinsèque de la justice par une analogie entre l’âme et la communauté humaine réunie en une cité.
Par delà une méthode et un style très différents, Aristote, tout comme Platon, montre dans ces Éthique que le bonheur humain dépend de la vertu, de l’excellence de l’âme humaine.
Il s’agit de comprendre que c’est par son être et sa puissance que la justice est le bon de l’âme, tout autant qu’elle procure du bien à l’âme, et inversement pour l’injustice.
19 janvier :
Le bon, le bien et le Bien.
Comprendre l’éthique de Platon et Aristote demande un travail de déconstruction des concepts éthiques par lesquels nous pensons.
Platon et Aristote ont tissé un lien entre ce qu’il faut, le bon, le beau (moral) et le bien qui aboutit à la proposition profondément paradoxale que le bien est le beau moral. Cette proposition, et le chemin qui relie le désir à la vertu en passant par le bien, mérite d’être explorée et méditée en commençant par la compréhension de ces notions cruciales.
Comme introduction je vous propose de lire quelques pages du livre d’Anne Merker dont vous trouvez ci-dessous une copie.
Il n’est pas nécessaire d’avoir lu les textes pour suivre le cours.
Dans ce premier cours nous aborderons également quelques passages du premier livre de La République de Platon. Pour ceux et celles qui souhaiteront lire ce text, il y a une version en ligne sur l’adresse suivante:
remacle.org/bloodwolf/philosophes/platon/cousin/rep1.htm