Café littéraire

café littéraire La rentrée littéraire, présentée par Marie-Aube Ruault. À La Cordelière, Forcalquier

Une liste des titres de la rentrée présentés le 14 novembre 2022 par Marie-Aube Nimsgern

 

Présentation de la rentrée littéraire 2022 par la librairie La Carline

Café littéraire Graines de savoirs

14 novembre 2022

prix littéraires :

Goncourt : Vivre vite, Brigitte Giraud, Flammarion

Femina : Un chien à ma table, Claudie Hunzinger, Grasset

Medicis : La treizième heure, Emmanuelle Baymack-Tam, POL

Renaudot : Performance, Simon Liberati, Grasset

Décembre : Quand tu écouteras cette chanson, Lola Lafon, Stock

Académie française : Le mage du Kremlin, Giuliano Da Empoli, Gallimard

Wepler : Les enfants endormis, de Anthony Passeron, Globe

littérature française

Zizi cabane, de Bérengère Cournut, Le Tripode

Ce roman est un baume, un sortilège, un conte puissant, mystérieux, joyeux à sa façon, sur la perte, l’absence. C’est surtout un moment de lecture enchanteur, doux, plein de fantaisie, de bienveillance. Une merveille.

Benjamin

(cf rencontre filmée sur notre blog)

Attaquer la terre et le soleil, de Mathieu Belezi, Le Tripode

Une des plus grandes « claques » de cette rentrée littéraire: ce livre sur la folie coloniale ne nous laisse pas le temps de respirer, entre le récit de la violence militaire et celui de la désillusion des colons.

Merci au Tripode de publier cet écrivain majeur, bien que méconnu.

Marie-aube

 

Sa préférée, de Sarah Jollien-Fardel, Sabine Wespieser

Un texte puissant, fragile, pudique et juste, sans concession, violent dès les premiers mots mais jamais complaisant…bref, un grand livre !

Marie-aube

(cf rencontre filmée sur notre blog)

 

Trois sœurs, de Laura Poggioli, L’Iconoclaste

Frappée par la violence d’un fait divers qui a marqué la Russie en 2018, l’autrice de ce premier roman très maîtrisé et très fort a voulu le disséquer pour arriver au cœur de la culture patriarcale qui imprègne encore fortement ce pays qu’elle aime et connaît bien. Marchant sur les traces littéraires d’un Emmanuel Carrère, elle réussit à mêler se vie à celle des 3 sœurs, en partie fictionnelle, pour en faire un livre universel.

Marie-aube

 

Toute une moitié du monde, de Alice Zeniter, Flammarion

Alice Zeniter quitte la fiction le temps d’un livre réjouissant et radical qui questionne sa place dans le monde littéraire (autant comme lectrice que comme écrivaine), en temps que femme et fille d’immigrés, mais pas seulement. C’est drôle, intelligent, en totale proximité avec les lecteurices que nous sommes. Une mention particulière sur son rapport aux notes de bas de page…

Marie-aube

 

Le cœur  ne cède pas, de Grégoire Bouillier, Flammarion

C’est une œuvre monumentale, époustouflante, portée par une langue savoureusement libre et érudite, brillante. Un texte qui nous emmène loin de tout, loin de nous-même, au bord de la folie, de la douleur, d’une fascination totale et d’une étrangeté dont il est difficile de s’extraire. Grégoire Bouillier enquête sur les raisons qui ont poussé Marcelle Pichon à se laisser mourir de faim, et c’est bien au delà que son raisonnement nous emporte, dans une construction magistrale. Un très grand livre, un très grand auteur.

Aurélie

 

V13, de Emmanuel Carrère, POL

Carrère a assisté à l’ensemble du procès des attentats de novembre 2015, et en a tiré des chroniques pour le Nouvel Obs chaque semaine.

Il reprend ici ces chroniques et les retravaille pour nous offrir un portrait, d’une finesse et d’une intelligence extraordinaires, de notre société, tout en nous faisant partager cette expérience d’un procès d’assises d’autant plus forte qu’il s’agit de terrorisme et d’un événement qui a marqué toute la France et au-delà.

Marie-aube

 

Le feu du milieu, de Touhfat Mouhtare, Le bruit du monde

Ce roman comorien écrit en français, le 3ème de l’autrice mais le 1er publié en France, nous offre un merveilleux dépaysement. Il s’abreuve à plusieurs sources : l’histoire des Comores au temps des sultans et des esclaves, les mythes ancestraux, la religion soufie, la puissance de la nature et des femmes.

Avec cette belle entrée à son catalogue, la maison d’édition marseillaise fait honneur à son nom en nous faisant entendre le « bruit du monde ».

 

Notre royaume n’est pas de ce monde, de Jennifer Richard, Albin Michel

(pour finir avec un roman écrit en français pas une franco-américaine)

Ota Benga convie à un colloque posthume plusieurs figures de la colonisation, de l’esclavage, de la lutte contre la discrimination raciale ou l’impérialisme, tous morts comme lui de mort violente, et parfois depuis bien longtemps.

Et ça donne un livre original et très fort sur la violence de l’Histoire et la nécessité de la revisiter. Un grand roman, avec une bonne dose d’érudition parfois saupoudrée d’une pincée d’humour.

Marie-aube

 

littérature étrangère

 

Le lâche, de Jarred McGinnis, Métailiéraduit de l’anglais (USA) par Marc Amfreville

(pour commencer avec un roman écrit en anglais par un auteur américain qui vit à Marseille)

Roman ou récit autobiographique ? En tout cas le narrateur porte le même nom que l’auteur, et la même handicap…peu importe en vérité, ce qui compte c’est ce que ce texte a de touchant, avec ses personnages abîmés par la vie (et la famille!) mais qui ne renoncent pas, hésitant entre règlements de comptes et tentatives de réconciliation. Et pourquoi pas un nouveau départ ?

Marie-aube

 

Poids plume, de Mick Kitson, Métailié, traduit de l’anglais (Ecosse) par Céline Schwaller

Ce roman écossais est un petit bijou de douceur et d’amour dans un monde de brutes : l’Angleterre de la révolution industrielle avec son cortège de pollutions et de misère, où les plus pauvres vendent leurs enfants pour tenter de survivre, ou se lancent dans les combats de boxe illégaux,

c’est la rencontre entre un boxeur au grand cœur et la fillette qu’il achète qui va transformer ce qui démarre comme un roman à la Dickens.

Marie-aube

 

Le supermarché, de José Falero, Métailié, traduit du brésilien par Hubert Tézenas

 

A Porto Alegre, deux amis qui bossent dans un supermarché se lancent dans le trafic de drogue pour améliorer l’ordinaire.

Tout ne va pas se passer exactement comme prévu, mais ils vont vivre des aventures trépidantes, racontées comme si c’était des choses très ordinaires. Un style entre violence et humour pour dénoncer un système qui ne laisse pas vraiment le choix aux « derniers de cordée ».

Marie-aube

 

Jamais l’oubli, de Wayne Grady, Mémoire d’encrier

Splendide roman sur le système esclavagiste dans toute sa perversion, et sur la position parfois inconfortable des Blancs abolitionnistes : car même si et quand l’esclavage prend fin, l’égalité n’est pas pour autant acquise et chacun doit ruser avec les lois ou sa conscience pour tracer son chemin vers la liberté.

Marie-aube