Les activités qui ont eu lieu en 2022-2023.

En ouvrant les onglets vous voyez les informations,  une liste des séances avec des liens vers l’activité (en cliquant dur la date) et/ou des liens pour télécharger des documents directement.

La philosophie des sciences

La philosophie de la science réfléchit sur des problèmes philosophiques concernant l’activité scientifique. Ces problèmes ne sont ni uniquement historiques ni limités à une science particulière. Il s’agit donc des problèmes philosophiques généraux de l’activité scientifique.

Nous avons commencé lors du premier cours du 10 novembre à nous interroger sur le pluriel du concept de science et nous avons examiné, à partir de deux hypothèses divergentes, quelques arguments classiques pour la thèse d’une différence de principe entre les sciences de la nature d’une part, les sciences humaines d’autre part.

La première hypothèse soutient que, lorsque nous évoquons ces divers domaines du savoir, nous évoquons deux branches du savoir qui ne se distinguent que par leur objet, ce qu’elles interrogent dans le monde, à savoir, pour le dire grossièrement, d’un côté la nature y compris l’être humain en tant qu’il est un être naturel, et de l’autre, l’être humain en tant qu’il n’est pas seulement un être naturel mais un être culturel. Nous entendons ici culturel dans un sens très large : l’être humain est un être culturel dans la mesure où il n’est pas seulement renvoyé à son existence biologique. Il ouvre également une dimension historique, économique, politique, etc. Mais l’hypothèse implique que la science conserve dans les deux cas les mêmes exigences.

La deuxième hypothèse consiste à soutenir que, dans cette distinction entre sciences humaines et sciences de la nature, nous séparons deux branches du savoir à propos desquelles nous ne pouvons pas employer le concept de science dans le même sens.

Nous avons donc essayé de partir d’une intuition élémentaire de la science afin de ne pas privilégier d’emblée une science spécifique (traditionnellement la physique). Cette définition provisoire était :

La science est une exigence de connaissance vraie de l’objet qu’elle s’est donné pour tâche d’élucider.

C’est muni de cette définition que nous avons parcouri les deux hypothèses afin d’examiner si nous devrons conclure à une pluralité de sciences descriptive ou conceptuelle.

La première question etait donc : Est-ce de la même façon (c’est-à-dire scientifique) que l’on connaît dans les sciences humaines et dans les sciences de la nature ? S’il ne s’agit que d’une différence d’objets alors une telle diversité serait purement descriptive et indiquerait seulement que le discours scientifique peut se porter vers des objets variés. Il y aurait, fondamentalement, une unité de la connaissance scientifique, et notre tâche serait de rechercher cette unité pour comprendre ce qu’elle est.

Dans un premier temps nous avons trouvé des arguments contre la première hypothése et notre deuxième hypothèse a trouvé son expression caricaturale dans l’expression « sciences dures, sciences molles ». C’est ce qui nous a amené à la véritable difficulté qui, lorsque nous nous interrogeons sur la connaissance scientifique, consiste à saisir ce qu’il y a de scientifique dans des démarches aussi différentes que la physique, la biologie, l’économie, la psychologie et l’histoire.

L’urgence pour une philosophie des sciences contemporaines est en effet de comprendre ce qui distingue les sciences dans leur ensemble de théories et démarches intuitivement non scientifiques, dont certaines leur paraissent franchement nocives intellectuellement ou socialement. Qu’est-ce qui sépare le continent scientifique (presqu’îles et zones limitrophes comprises) des empires de l’irrationnel ?

C’est là la question que nous allons examiner pendant le prochain cours du jeudi 8 décembre et qui sera donc notamment consacré à la question des méthodes scientifiques.

Enfin, les deux cours en 2023 seront consacrés à quelques notions transversales aux sciences, comme par exemple la notion de causalité et d’émergence.

Philosophie atelier de lecture

En philosophie il y aura deux activités, les cours et les ateliers, qui peuvent être suivi indépendamment l’un de l’autre.

Dans l’atelier de lecture philosophique, nous continuons cette année la lecture et le commentaire de l’Éthique de Spinoza.

L’objectif des ateliers est de permettre d’acquérir une culture philosophique personnelle et de stimuler la réflexion en commun par le biais de la lecture des textes et d’une discussion encadrée.

Nous commençons le 10 octobre 2022 avec la quatrième partie de l’Éthique: De la Servitude Humaine ou des Forces des Affects.

La lecture de cette partie est accessible à tous, aussi à celles et à ceux qui n’ont pas assisté à la lecture des autres parties. Cette partie sur les forces des affects nous parle en effet tous et est compréhensible indépendamment de notre (me)connaissance du reste de l’Éthique.

Concernant l’édition, nous lisons la version bilingue présenté et traduite par Bernard Pautrat et publiée chez Seuil dans la collection Points et complété par l’édition critique publié en 2020.

Préparer demain

Pourrons-nous, à supposer que nous le désirions, continuer demain à satisfaire nos besoins, tant physiologiques (nous nourrir, nous soigner…), que sociaux (nous loger, nous former, nous émanciper…), sur une planète dont nous découvrons que les ressources sont limitées, et comment le pourrons-nous ?

C’est la réponse à ces questions dont se préoccupe cet atelier, en cherchant à discerner dans notre présent, autour de nous, les indices qui permettent déjà d’entrevoir la reconfiguration possible de nos habitudes de vie, tout en élargissant l’éventail des possibles…

Voir le programme général de l’année
Voir le programme général de l’année
Voir le programme général de l’année
Voir le programme général de l’année
Voici ci-dessous la liste des titres présentés le 14 novembre 2022 par Marie-Aube Nimsgern.

Présentation de la rentrée littéraire 2022 par la librairie La Carline

Café littéraire Graines de savoirs

14 novembre 2022

prix littéraires :

Goncourt : Vivre vite, Brigitte Giraud, Flammarion

Femina : Un chien à ma table, Claudie Hunzinger, Grasset

Medicis : La treizième heure, Emmanuelle Baymack-Tam, POL

Renaudot : Performance, Simon Liberati, Grasset

Décembre : Quand tu écouteras cette chanson, Lola Lafon, Stock

Académie française : Le mage du Kremlin, Giuliano Da Empoli, Gallimard

Wepler : Les enfants endormis, de Anthony Passeron, Globe

littérature française

Zizi cabane, de Bérengère Cournut, Le Tripode

Ce roman est un baume, un sortilège, un conte puissant, mystérieux, joyeux à sa façon, sur la perte, l’absence. C’est surtout un moment de lecture enchanteur, doux, plein de fantaisie, de bienveillance. Une merveille.

Benjamin

(cf rencontre filmée sur notre blog)

Attaquer la terre et le soleil, de Mathieu Belezi, Le Tripode

Une des plus grandes « claques » de cette rentrée littéraire: ce livre sur la folie coloniale ne nous laisse pas le temps de respirer, entre le récit de la violence militaire et celui de la désillusion des colons.

Merci au Tripode de publier cet écrivain majeur, bien que méconnu.

Marie-aube

 

Sa préférée, de Sarah Jollien-Fardel, Sabine Wespieser

Un texte puissant, fragile, pudique et juste, sans concession, violent dès les premiers mots mais jamais complaisant…bref, un grand livre !

Marie-aube

(cf rencontre filmée sur notre blog)

 

Trois sœurs, de Laura Poggioli, L’Iconoclaste

Frappée par la violence d’un fait divers qui a marqué la Russie en 2018, l’autrice de ce premier roman très maîtrisé et très fort a voulu le disséquer pour arriver au cœur de la culture patriarcale qui imprègne encore fortement ce pays qu’elle aime et connaît bien. Marchant sur les traces littéraires d’un Emmanuel Carrère, elle réussit à mêler se vie à celle des 3 sœurs, en partie fictionnelle, pour en faire un livre universel.

Marie-aube

 

Toute une moitié du monde, de Alice Zeniter, Flammarion

Alice Zeniter quitte la fiction le temps d’un livre réjouissant et radical qui questionne sa place dans le monde littéraire (autant comme lectrice que comme écrivaine), en temps que femme et fille d’immigrés, mais pas seulement. C’est drôle, intelligent, en totale proximité avec les lecteurices que nous sommes. Une mention particulière sur son rapport aux notes de bas de page…

Marie-aube

 

Le cœur  ne cède pas, de Grégoire Bouillier, Flammarion

C’est une œuvre monumentale, époustouflante, portée par une langue savoureusement libre et érudite, brillante. Un texte qui nous emmène loin de tout, loin de nous-même, au bord de la folie, de la douleur, d’une fascination totale et d’une étrangeté dont il est difficile de s’extraire. Grégoire Bouillier enquête sur les raisons qui ont poussé Marcelle Pichon à se laisser mourir de faim, et c’est bien au delà que son raisonnement nous emporte, dans une construction magistrale. Un très grand livre, un très grand auteur.

Aurélie

 

V13, de Emmanuel Carrère, POL

Carrère a assisté à l’ensemble du procès des attentats de novembre 2015, et en a tiré des chroniques pour le Nouvel Obs chaque semaine.

Il reprend ici ces chroniques et les retravaille pour nous offrir un portrait, d’une finesse et d’une intelligence extraordinaires, de notre société, tout en nous faisant partager cette expérience d’un procès d’assises d’autant plus forte qu’il s’agit de terrorisme et d’un événement qui a marqué toute la France et au-delà.

Marie-aube

 

Le feu du milieu, de Touhfat Mouhtare, Le bruit du monde

Ce roman comorien écrit en français, le 3ème de l’autrice mais le 1er publié en France, nous offre un merveilleux dépaysement. Il s’abreuve à plusieurs sources : l’histoire des Comores au temps des sultans et des esclaves, les mythes ancestraux, la religion soufie, la puissance de la nature et des femmes.

Avec cette belle entrée à son catalogue, la maison d’édition marseillaise fait honneur à son nom en nous faisant entendre le « bruit du monde ».

Notre royaume n’est pas de ce monde, de Jennifer Richard, Albin Michel

(pour finir avec un roman écrit en français pas une franco-américaine)

Ota Benga convie à un colloque posthume plusieurs figures de la colonisation, de l’esclavage, de la lutte contre la discrimination raciale ou l’impérialisme, tous morts comme lui de mort violente, et parfois depuis bien longtemps.

Et ça donne un livre original et très fort sur la violence de l’Histoire et la nécessité de la revisiter. Un grand roman, avec une bonne dose d’érudition parfois saupoudrée d’une pincée d’humour.

Marie-aube

 

littérature étrangère

Le lâche, de Jarred McGinnis, Métailiéraduit de l’anglais (USA) par Marc Amfreville

(pour commencer avec un roman écrit en anglais par un auteur américain qui vit à Marseille)

Roman ou récit autobiographique ? En tout cas le narrateur porte le même nom que l’auteur, et la même handicap…peu importe en vérité, ce qui compte c’est ce que ce texte a de touchant, avec ses personnages abîmés par la vie (et la famille!) mais qui ne renoncent pas, hésitant entre règlements de comptes et tentatives de réconciliation. Et pourquoi pas un nouveau départ ?

Marie-aube

Poids plume, de Mick Kitson, Métailié, traduit de l’anglais (Ecosse) par Céline Schwaller

Ce roman écossais est un petit bijou de douceur et d’amour dans un monde de brutes : l’Angleterre de la révolution industrielle avec son cortège de pollutions et de misère, où les plus pauvres vendent leurs enfants pour tenter de survivre, ou se lancent dans les combats de boxe illégaux,

c’est la rencontre entre un boxeur au grand cœur et la fillette qu’il achète qui va transformer ce qui démarre comme un roman à la Dickens.

Marie-aube

Le supermarché, de José Falero, Métailié, traduit du brésilien par Hubert Tézenas

A Porto Alegre, deux amis qui bossent dans un supermarché se lancent dans le trafic de drogue pour améliorer l’ordinaire.

Tout ne va pas se passer exactement comme prévu, mais ils vont vivre des aventures trépidantes, racontées comme si c’était des choses très ordinaires. Un style entre violence et humour pour dénoncer un système qui ne laisse pas vraiment le choix aux « derniers de cordée ».

Marie-aube

Jamais l’oubli, de Wayne Grady, Mémoire d’encrier

Splendide roman sur le système esclavagiste dans toute sa perversion, et sur la position parfois inconfortable des Blancs abolitionnistes : car même si et quand l’esclavage prend fin, l’égalité n’est pas pour autant acquise et chacun doit ruser avec les lois ou sa conscience pour tracer son chemin vers la liberté.

Marie-aube

Voir le programme général de l’année
Voir le programme général de l’année