Les cafés littéraires

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Liste des cafés 2023-2024

Voici ci-dessous la liste des titres pour l'année 2023-2024

9 octobre : -La source d'Anne-Marie Garat présenté par François Faure
-Les nuits de la peste d'Orhan Pamük présenté par Marie-Jo Graber

13 novembre : rentrée littéraire présentée par Marie-Aube Ruault

11 décembre : -Nathalie Sarraute en parcourant Tropisme, Pour un oui pour un non, Enfance
présenté par Thérèse Barrère
-W ou le souvenir d'enfance de Georges Pérec présenté par Isabelle Odekerken

15 janvier : -Lorsque le dernier arbre de Michaël Christie présenté par Agnès Bourdelain
-Pourquoi j'ai mangé mon père de Roy Lewis présenté par JL Odekerken

12 février : -Bel abîme de Yamen Manai présenté par Brigitte Madaceno
-Alexis Zorba de Nikos Kazantzakis présenté par Jean-Louis Cabanne

18 mars : -Ecrivains d'Antoine Volodine présenté par Marie-Line Cencig
-Choix de thème pour l'année suivante

 

Une liste des titres de la rentrée présentés le 13 novembre 2023

Rentrée littéraire 2023

les coups de cœur de la Carline

présentés par Marie-Aube le 13/11/2023

au café littéraire de l'UP Graines de savoirs

Littérature française

Veiller sur elle – Jean-Baptiste Andéa – éd. L'iconoclaste – 22,50 €, 580 pages

Prix Goncourt

Au grand jeu du destin, Mimo a tiré les mauvaises cartes. Né pauvre, il est confié en apprentissage à un sculpteur de pierre sans envergure. Mais il a du génie entre les mains. Toutes les fées ou presque se sont penchées sur Viola Orsini. Héritière d'une famille prestigieuse, elle a passé son enfance à l'ombre d'un palais génois. Mais elle a trop d'ambition pour se résigner à la place qu'on lui assigne.
Ces deux-là n'auraient jamais dû se rencontrer. Au premier regard, ils se reconnaissent et se jurent de ne jamais se quitter. Viola et Mimo ne peuvent ni vivre ensemble, ni rester longtemps loin de l'autre. Liés par une attraction indéfectible, ils traversent des années de fureur quand l'Italie bascule dans le fascisme. Mimo prend sa revanche sur le sort, mais à quoi bon la gloire s'il doit perdre Viola ? Un roman plein de fougue et d'éclats, habité par la grâce et la beauté.

Triste tigre – Neige Sinno – éd. P.O.L – 20 €, 283 pages

Prix Femina

J'ai voulu y croire, j'ai voulu rêver que le royaume de la littérature m'accueillerait comme n'importe lequel des orphelins qui y trouvent refuge, mais même à travers l'art, on ne peut pas sortir vainqueur de l'abjection. La littérature ne m'a pas sauvée. Je ne suis pas sauvée.

Que notre joie demeure – Kevin Lambert- éd. Le nouvel Attila – 19,50 €, 360 pages

Prix Médicis et prix Décembre

Architecte millionnaire partie de rien, Céline Wachowski a sa série sur Netflix et des contrats dans le monde entier. Egérie de la modernité, elle est convaincue d'apporter de la beauté au monde. Mais voilà, son projet le plus ambitieux est stoppé net par une polémique : accusée de favoriser la gentrification, elle voit condamnées sa stratégie et ses méthodes de travail. En quelques jours, elle est renvoyée de sa propre entreprise, et amorce une traversée du désert qui l'amène à une méditation sur la culpabilité.
Quand l'élite perd pied, quel récit conçoit-elle pour justifier ses privilèges et asseoir sa place dans un monde dont elle a elle-même établi les règles ? "Il faut rester attentifs aux rayons noirs qui parviennent du fond des âges et continuent d'obscurcir notre monde trop blanc, trop clair, Céline sait défendre la nécessité de l'opacité, c'est un réflexe naturel, presque vital chez elle".

Proust, roman familial – Laure Murat – éd. Robert Laffont – 20€ , 251 pages

Prix Médicis essai

Un roman qui médite sur le pouvoir émancipateur de la littérature : Toute mon adolescence, j'ai entendu parler des personnages d'A la recherche du temps perdu, persuadée qu'ils étaient des cousins que je n'avais pas encore rencontrés. A la maison, les répliques de Charlus, les vacheries de la duchesse de Guermantes se confondaient avec les bons mots entendus à table, sans solution de continuité entre fiction et réalité.
Car le monde révolu où j'ai grandi était encore celui de Proust, qui avait connu mes arrières-grands-parents, dont les noms figurent dans son roman. J'ai fini, vers l'âge de vingt ans, par lire la Recherche. Et là, ma vie à changé. Proust savait mieux que moi ce que je traversais. il me montrait à quel point l'aristocratie est un univers de formes vides. Avant même ma rupture avec ma propre famille, il m'offrait une méditation sur l'exil intérieur vécu par celles et ceux qui s'écartent des normes sociales et sexuelles.
Proust ne m'a pas seulement décillée sur mon milieu d'origine. Il m'a constituée comme sujet, lectrice active de ma propre vie, en me révélant le pouvoir d'émancipation de la littérature, qui est aussi un pouvoir de consolation et de réconciliation avec le Temps.

Western – Maria Pourchet – éd. Stock – 20,90€, 293 pages

Prix de Flore

"J'entends par western un endroit de l'existence où l'on va jouer sa vie sur une décision". Éternelle logique de l'Ouest à laquelle se rend le célèbre comédien Alexis Zagner quand, poussé par l'intuition d'un danger, il abandonne un rôle mythique - Dom Juan - et quitte brusquement la ville, à la façon des cow-boys. Quelles lois veut-il laisser derrière lui ? Qu'a-t-il fait pour redouter l'époque qui l'a pourtant consacré ? Et qu'espère-t-il découvrir à l'ouest du pays ? Pas cette femme, Aurore, qui l'arrête en pleine cavale et semble n'avoir rien de mieux à faire que le retenir et percer son secret.
Tandis que dans le sillage d'Alexis se lève une tempête médiatique qui pourrait l'emporter, un face à face impudique s'engage entre les deux exilés. Dans ce roman galopant porté par une écriture éblouissante, Maria Pourchet livre, avec un sens de l'humour à la mesure de son sens du tragique, une profonde réflexion sur notre époque, sa violence, sa vulnérabilité, ses rapports difficiles à la liberté et la place qu'elle peut encore laisser au langage amoureux.

Les insolents – Ann Scott– éd. Calman-Lévy – 18€, 195 pages

Prix Renaudot

"A la sortie de la petite gare, en sentant la moiteur dans l'air et en voyant les palmiers sur le parking, elle a eu l'impression de débarquer dans un autre coin que le Finistère, quelque chose d'étrangement chaud, humide, enveloppant, et elle a su qu'elle allait être bien ici". Alex, Margot et Jacques sont inséparables. Pourtant, Alex, compositrice de musique de films, a décidé de quitter Paris. A quarante-cinq ans, installée au milieu de nulle part, elle va devoir se réinventer.
Qu'importe, elle réalise enfin son rêve de vivre ailleurs et seule. Après La Grâce et les Ténèbres, Ann Scott livre un roman très intime. Son écriture précise et ses personnages d'une étonnante acuité nous entraînent dans une subtile réflexion sur nos rêves déçus, la solitude et l'absurdité de notre société contemporaine.

La mémoire délavée – Natacha Appanah – éd. Mercure de France – 17,50€, 160 pages

Ce poignant récit s'ouvre sur un vol d'étourneaux dont le murmure dans une langue secrète fait écho à toutes les migrations et surtout à celle d'aïeux, partis d'un village d'Inde en 1872 pour rejoindre l'île Maurice. C'est alors le début d'une grande traversée de la mémoire, qui fait apparaître autant l'histoire collective des engagés indiens que l'histoire intime de la famille de Nathacha Appanah.
Ces coolies venaient remplacer les esclaves noirs et étaient affublés d'un numéro en arrivant à Port-Louis, premier signe d'une terrible déshumanisation dont l'autrice décrit avec précision chaque détail. Mais le centre du livre est un magnifique hommage à son grand-père, dont la beauté et le courage éclairent ces pages, lui qui travaillait comme son propre père dans les champs de canne, respectant les traditions hindoues mais se sentant avant tout mauricien.
La grande délicatesse de Nathacha Appanah réside dans sa manière à la fois directe et pudique de raconter ses ancêtres mais aussi ses parents et sa propre enfance comme si la mémoire se délavait de génération en génération et que la responsabilité de l'écrivain était de la sauver, de la protéger. Elle signe ici l'un de ses plus beaux livres, essentiel.

Le chien des étoiles – Dimitri Bouchon-Borie– éd. Le Tripode – 19€, 227 pages

« Écoutez bien ce que je vais vous dire parce que dans l'instant c'est la nuit qui parle pas moi et c'est une voix pure, alors je serai pas capable de la refaire ensuite ». Gio a vingt ans, peut-être un peu plus. Sa vie n'est plus la même depuis qu'un lâche lui a planté un tournevis dans le crâne. Désormais, Gio voit ce que peu de gens devinent.
La beauté de la nuit. L'appel des chouettes. La grandeur de ses amis Papillon et Dolores. Étonnant road movie gitan, Le Chien des étoiles est le roman de leur destin, un périple cruel et doux dans le monde des humains.

 

Littérature étrangère

La sentence – Louise Erdrich – éd. Albin Michel – 23,90€, 434 pages

Prix Femina Étranger

Traduit de l’anglais (États Unis) par Sarah Gurcel

"Quand j'étais en prison, j'ai reçu un dictionnaire. Accompagné d'un petit mot : Voici le livre que j'emporterais sur une île déserte. Des livres, mon ancienne professeure m'en ferait parvenir d'autres, mais elle savait que celui-là s'avérerait d'un recours inépuisable. C'est le terme "sentence" que j'y ai cherché en premier. J'avais reçu la mienne, une impossible condamnation à soixante ans d'emprisonnement, de la bouche d'un juge qui croyait en l'au-delà".
Après avoir bénéficié d'une libération conditionnelle, Tookie, une quadragénaire d'origine amérindienne, est embauchée par une petite librairie de Minneapolis. Lectrice passionnée, elle s'épanouit dans ce travail. Jusqu'à ce que l'esprit de Flora, une fidèle cliente récemment décédée, ne vienne hanter les rayonnages, mettant Tookie face à ses propres démons, dans une ville bientôt à feu et à sang après la mort de George Floyd, alors qu'une pandémie a mis le monde à l'arrêt...
On retrouve l'immense talent de conteuse d'une des plus grandes romancières américaines, prix Pulitzer 2021, dans ce roman qui se confronte aux fantômes de l'Amérique : le racisme et l'intolérance.

Conquest– Nina Allan – éd. Tristram – 23,90€, 330 pages

Traduit de l’anglais par Bernard Sigaud

 Le petit ami de Rachel, Frank, est différent des autres garçons. Rachel aime son innocence, son intelligence hors norme et sa passion dévorante pour la musique de Jean-Sébastien Bach.
« Frank se plaisait à penser qu'une partie de son cerveau ne s'activait pleinement que lorsqu'il écoutait du Bach. » En tant que codeur informatique, ce qu'il perçoit d'abord, en chaque chose, ce sont les motifs et les structures. Alors que les théories de Frank basculent peu à peu dans l'irrationnel, Rachel commence à s'inquiéter. Des gens, avec lesquels Frank dialogue sur le Net, partagent ses obsessions et veulent le convaincre " qu'il a un rôle important à jouer ".
Malgré les craintes de Rachel pour sa sécurité, Frank est décidé à aller rencontrer ces personnes, à Paris. Lorsque Frank disparaît, Rachel sollicite l'aide de Robin, une détective qui a quitté la police. Comme Frank, Robin est passionnée par la musique de Bach. Comme Frank, elle semble avoir des relations dans le milieu criminel londonien. Robin et Rachel croient découvrir l'explication des projets de Frank dans un obscur roman de science-fiction des années 1950, La Tour.
Cela ne les aide pas à savoir où il se trouve, mais à mesure que leur enquête progresse elles se demandent si la folle théorie défendue par Frank - ; d'une guerre menée par une puissance venue d'ailleurs - ; n'aurait pas un fond de vérité... Dans Conquest - ; son nouveau roman d'investigation, après le succès de La Fracture - ; Nina Allan met en scène le besoin qu'ont les humains d'établir sans cesse des liens entre les faits, de leur donner des causes, de prévoir leurs conséquences, quitte à sortir de la raison ordinaire.

Le café sans nom – Robert Seethaler – éd. Sabine Wespieser – 23€, 246 pages

traduit de l'allemand (Autriche) par Élisabeth Landes et Herbert Wolf

En cette année 1966, Robert Simon décide de prendre un nouveau départ, la trentaine venue. Employé journalier au marché des Carmélites, dans un faubourg populaire de Vienne, il réalise son vieux rêve et redonne vie au café laissé à l'abandon devant lequel il passe chaque jour. C'est avec sa coutumière attention aux détails que le grand écrivain Autrichien évoque les destinées modestes de ceux qui deviendront les habitués du Café sans nom.
Depuis Le Tabac Tresniek (2014), Seethaler n'avait plus mis en scène sa ville natale : ses descriptions de Vienne renaissant de ses cendres vingt ans après la fin de la Deuxième guerre mondiale ont ici une tendresse et une saveur particulières.

Au bon vieux temps de Dieu – Sebastian Barry – éd. Joëlle Losfeld – 22€, 252 pages

traduit de l'anglais (Irlande) par Laetitia Devaux

Tom Kettle, un inspecteur de police fraîchement retraité, coule des jours tranquilles à Dalkey, une petite station balnéaire de la banlieue dublinoise. Il a pour seule compagnie ses voisins et le souvenir encore vif de ses proches : sa femme, June, mais aussi sa fille et son fils, Winnie et Joseph, tous prématurément disparus. Lorsque d'anciens collègues viennent frapper à sa porte pour lui demander son aide dans une vieille affaire d'abus sexuels au sein de l’Église, Tom est mis face à un passé et à un secret douloureux.
A mesure que l'histoire avance, les souvenirs émergent : il y a eu la violence des prêtres de l'orphelinat, son enfance malmenée, et surtout celle de June, victime de viols perpétrés par le père Matthews. Il y a eu l'enquête, étouffée à l'époque. Et puis le corps du père, retrouvé dans les montagnes de Wicklow. Aperçu sur les lieux du crime, Tom est suspecté.

La contrée obscure – David Vann – éd. Gallmeister – 26€, 506 pages

traduit de l'anglais (États Unis) par Laura Derajinski

Le 3 juin 1539, le conquistador espagnol Hernando de Soto enfonce son épée dans le sol de La Florida et s'en proclame gouverneur officiel, adoubé par le roi Charles Quint. Au terme d'un périlleux voyage, après avoir bravé la fougue de la mer et la rage de ses ennemis, le voilà enfin face à son destin. A lui les richesses, à lui la gloire : il bâtira là une nouvelle cité qui portera son nom. Aveuglé par l'ambition, obsédé par l'or, de Soto déferle sur les terres avec ses conquistadors.
Mais ces nouvelles contrées se révèlent hostiles, peuplées de Cherokees lui opposant une résistance farouche. Face à l'avidité des Espagnols, leur combat se nourrit des mystères de la création et de mythes. Comme celui de l'Enfant Sauvage qui renaît chaque jour, et avec lui, la soif salvatrice de sang. Explorant l'héritage de ses ancêtres Cherokees, David Vann signe une œuvre virtuose, à la fois intime et universelle, sur le choc sanglant des cultures.

La danse des damnées – Kiran Millwood Hargrave – éd. Robert Laffont – 22€, 345 pages

traduit de l'anglais par Sarah Tardy

Strasbourg, 1518. Dans la chaleur étouffante de l'été, une femme se met à danser sur la place de la ville. Elle danse des jours durant, sans s'arrêter, infatigable, possédée, avant d'être rejointe, petit à petit, par des centaines d'autres femmes. Non loin de là, Lisbet est enceinte. Aux côtés de son mari et de sa belle-mère, elle s'occupe des ruches et de leurs abeilles, en attendant le retour d'Agnethe, sa belle-soeur, purgeant sept ans de pénitence dans les montagnes pour un crime que tous taisent.
Alors que la ville semble s'effondrer sous la chaleur et les pas des danseuses, Lisbet se retrouve prise dans un tourbillon de secrets, d'interdits et de passion, une mélodie à en perdre la raison... Situé dans une époque de superstition, d'hystérie et de grands changements, ce roman, inspiré de faits réels, est le récit enivrant de ces femmes, grandes damnées de l'Histoire, mais surtout une bouleversante histoire d'amour et de résilience.

Le tiers pays – Karina Sainz Borgo – éd. Gallimard – 23€, 295 pages

traduit de l'espagnol (Venezuela) par Stéphanie Decante

Visitación Salazar est l'extravagante, gigantesque et mythique fondatrice d'un cimetière illégal aux confins de la sierra orientale et de la sierra occidentale, quelque part en Amérique latine. Il est appelé le Tiers Pays et c'est là que veut absolument se rendre une jeune migrante, Angustias Romero. Après avoir traversé clandestinement le désert et la frontière avec sa famille, cette ancienne coiffeuse, qui a tout laissé derrière elle, se retrouve seule, épuisée, complètement perdue.
Elle n'a plus qu'un but : donner une digne sépulture aux siens. Or, le cacique local, les passeurs, les guérilleros, les narcotrafiquants et les militaires voudraient faire disparaître le Tiers Pays et récupérer le contrôle d'une région où tous les trafics sont possibles. Mais c'est compter sans le courage de Visitación et d'Angustias - nos deux Antigone modernes -, qui vont s'allier pour affronter, par tous les moyens, cet univers masculin de domination, de violence et de corruption.
Après le succès de La fille de l'Espagnole, Karina Sainz Borgo signe ici un deuxième roman remarquable. Inspiré de faits réels, Le Tiers Pays offre une narration qui évolue au fur et à mesure que l'intrigue se développe et mélange brillamment les genres du témoignage, du thriller, du western et de la tragédie antique, avec un hommage à peine voilé à Faulkner et à Rulfo.

Paradise Nevada – Dario Diofebi – éd. Albin Michel – 23,90€, 644 pages

traduit de l'anglais (États Unis) par Paul Matthieu

Prix Transfuge du meilleur roman anglophone

"Tel est le premier paradoxe de Las Vegas : l'hôtel-casino de luxe Positano était le cœur battant de l'euphorie du vendredi soir, et c'était notre aussi notre chez-nous. Érigé en plein centre du Strip, la ville s'enroulait tout autour en une spirale concentrique où se côtoyaient la magie et la banalité, boîtes de strip-tease et résidences d'étudiants, stands de tir et magasins Walmart, pistes d'atterrissage pour jets privés et arrêts de bus menant à de lointaines banlieues plongées dans le silence et le désespoir.
Impossible pour nous d'expliquer ce qui s'est passé le soir de l'incendie sans poser d'abord ce fait établi, à savoir qu'une ville peut être à la fois fiction et réalité, paradis et vrai lieu de vie. Nous tous ici devons en prendre la mesure, tôt ou tard". A la croisée des univers de Tom Wolfe, de David Foster Wallace et de Jonathan Franzen, Dario Diofebi compose un grand roman américain, récit hors norme et plongée au coeur de Las Vegas à la rencontre de l'Amérique, ses rêves les plus fous et ses revers de fortune.
La naissance d'un écrivain prodige.

Une liste des titres de la rentrée présentés le 14 novembre 2022

Voici ci-dessous la liste des titres présentés le 14 novembre 2022 par Marie-Aube Nimsgern.

Présentation de la rentrée littéraire 2022 par la librairie La Carline

Café littéraire Graines de savoirs

14 novembre 2022

prix littéraires :

Goncourt : Vivre vite, Brigitte Giraud, Flammarion

Femina : Un chien à ma table, Claudie Hunzinger, Grasset

Medicis : La treizième heure, Emmanuelle Baymack-Tam, POL

Renaudot : Performance, Simon Liberati, Grasset

Décembre : Quand tu écouteras cette chanson, Lola Lafon, Stock

Académie française : Le mage du Kremlin, Giuliano Da Empoli, Gallimard

Wepler : Les enfants endormis, de Anthony Passeron, Globe

littérature française

Zizi cabane, de Bérengère Cournut, Le Tripode

Ce roman est un baume, un sortilège, un conte puissant, mystérieux, joyeux à sa façon, sur la perte, l'absence. C'est surtout un moment de lecture enchanteur, doux, plein de fantaisie, de bienveillance. Une merveille.

Benjamin

(cf rencontre filmée sur notre blog)

Attaquer la terre et le soleil, de Mathieu Belezi, Le Tripode

Une des plus grandes « claques » de cette rentrée littéraire: ce livre sur la folie coloniale ne nous laisse pas le temps de respirer, entre le récit de la violence militaire et celui de la désillusion des colons.

Merci au Tripode de publier cet écrivain majeur, bien que méconnu.

Marie-aube

 

Sa préférée, de Sarah Jollien-Fardel, Sabine Wespieser

Un texte puissant, fragile, pudique et juste, sans concession, violent dès les premiers mots mais jamais complaisant...bref, un grand livre !

Marie-aube

(cf rencontre filmée sur notre blog)

 

Trois sœurs, de Laura Poggioli, L'Iconoclaste

Frappée par la violence d'un fait divers qui a marqué la Russie en 2018, l'autrice de ce premier roman très maîtrisé et très fort a voulu le disséquer pour arriver au cœur de la culture patriarcale qui imprègne encore fortement ce pays qu'elle aime et connaît bien. Marchant sur les traces littéraires d'un Emmanuel Carrère, elle réussit à mêler se vie à celle des 3 sœurs, en partie fictionnelle, pour en faire un livre universel.

Marie-aube

 

Toute une moitié du monde, de Alice Zeniter, Flammarion

Alice Zeniter quitte la fiction le temps d'un livre réjouissant et radical qui questionne sa place dans le monde littéraire (autant comme lectrice que comme écrivaine), en temps que femme et fille d'immigrés, mais pas seulement. C'est drôle, intelligent, en totale proximité avec les lecteurices que nous sommes. Une mention particulière sur son rapport aux notes de bas de page...

Marie-aube

 

Le cœur  ne cède pas, de Grégoire Bouillier, Flammarion

C'est une œuvre monumentale, époustouflante, portée par une langue savoureusement libre et érudite, brillante. Un texte qui nous emmène loin de tout, loin de nous-même, au bord de la folie, de la douleur, d'une fascination totale et d'une étrangeté dont il est difficile de s'extraire. Grégoire Bouillier enquête sur les raisons qui ont poussé Marcelle Pichon à se laisser mourir de faim, et c'est bien au delà que son raisonnement nous emporte, dans une construction magistrale. Un très grand livre, un très grand auteur.

Aurélie

 

V13, de Emmanuel Carrère, POL

Carrère a assisté à l’ensemble du procès des attentats de novembre 2015, et en a tiré des chroniques pour le Nouvel Obs chaque semaine.

Il reprend ici ces chroniques et les retravaille pour nous offrir un portrait, d'une finesse et d'une intelligence extraordinaires, de notre société, tout en nous faisant partager cette expérience d'un procès d'assises d'autant plus forte qu'il s'agit de terrorisme et d'un événement qui a marqué toute la France et au-delà.

Marie-aube

 

Le feu du milieu, de Touhfat Mouhtare, Le bruit du monde

Ce roman comorien écrit en français, le 3ème de l'autrice mais le 1er publié en France, nous offre un merveilleux dépaysement. Il s'abreuve à plusieurs sources : l'histoire des Comores au temps des sultans et des esclaves, les mythes ancestraux, la religion soufie, la puissance de la nature et des femmes.

Avec cette belle entrée à son catalogue, la maison d'édition marseillaise fait honneur à son nom en nous faisant entendre le « bruit du monde ».

 

Notre royaume n'est pas de ce monde, de Jennifer Richard, Albin Michel

(pour finir avec un roman écrit en français pas une franco-américaine)

Ota Benga convie à un colloque posthume plusieurs figures de la colonisation, de l'esclavage, de la lutte contre la discrimination raciale ou l'impérialisme, tous morts comme lui de mort violente, et parfois depuis bien longtemps.

Et ça donne un livre original et très fort sur la violence de l'Histoire et la nécessité de la revisiter. Un grand roman, avec une bonne dose d'érudition parfois saupoudrée d'une pincée d'humour.

Marie-aube

 

littérature étrangère

 

Le lâche, de Jarred McGinnis, Métailiéraduit de l'anglais (USA) par Marc Amfreville

(pour commencer avec un roman écrit en anglais par un auteur américain qui vit à Marseille)

Roman ou récit autobiographique ? En tout cas le narrateur porte le même nom que l'auteur, et la même handicap...peu importe en vérité, ce qui compte c'est ce que ce texte a de touchant, avec ses personnages abîmés par la vie (et la famille!) mais qui ne renoncent pas, hésitant entre règlements de comptes et tentatives de réconciliation. Et pourquoi pas un nouveau départ ?

Marie-aube

 

Poids plume, de Mick Kitson, Métailié, traduit de l'anglais (Ecosse) par Céline Schwaller

Ce roman écossais est un petit bijou de douceur et d'amour dans un monde de brutes : l'Angleterre de la révolution industrielle avec son cortège de pollutions et de misère, où les plus pauvres vendent leurs enfants pour tenter de survivre, ou se lancent dans les combats de boxe illégaux,

c'est la rencontre entre un boxeur au grand cœur et la fillette qu'il achète qui va transformer ce qui démarre comme un roman à la Dickens.

Marie-aube

 

Le supermarché, de José Falero, Métailié, traduit du brésilien par Hubert Tézenas

 

A Porto Alegre, deux amis qui bossent dans un supermarché se lancent dans le trafic de drogue pour améliorer l'ordinaire.

Tout ne va pas se passer exactement comme prévu, mais ils vont vivre des aventures trépidantes, racontées comme si c'était des choses très ordinaires. Un style entre violence et humour pour dénoncer un système qui ne laisse pas vraiment le choix aux « derniers de cordée ».

Marie-aube

 

Jamais l'oubli, de Wayne Grady, Mémoire d'encrier

Splendide roman sur le système esclavagiste dans toute sa perversion, et sur la position parfois inconfortable des Blancs abolitionnistes : car même si et quand l'esclavage prend fin, l’égalité n'est pas pour autant acquise et chacun doit ruser avec les lois ou sa conscience pour tracer son chemin vers la liberté.

Marie-aube

 

 

 

 

Sélection pour l'année 2018-2019 sur le thème de la honte

  • La Lettre écarlate de Nathaniel Hawthorne
  • Les Coups de Jean Meckert
  • Classé sans suite de Claudio Magris
  • Où j’ai laissé mon âme de Jérôme Ferrari
  • La Honte de Bergljot Hobaek Haff
  • Requiem des innocents de Louis Calaferte
  • La Tache de Philippe Roth
  • Nous étions les Mulvaney de Joyce Carol Oates
  • Tu ne tueras point d’Edna O’Brien
  • Mémoire de fille d’Annie Ernaux

Sélection pour le Prix 2018 sur le thème de la folie

  • Le Chasseur de têtes de Timothy Findley
  • La Chevelure de Guy de Maupassant
  • Esprit d’hiver de Laura Kasischke
  • En attendant Bojangles d’Olivier Bourdeaut
  • Robe de marié de Pierre Lemaître
  • Salle 6 d’Anton Tchekhov
  • L’Intranquille de Gérard Garouste
  • La Cloche de détresse de Sylvia Plath

Prix littéraire 2017