Café Philo

« Hors la religion existe-t-il une âme qui ne soit ni esprit, ni pensée, ni conscience ? »

Présenté par Philippe Jampierre et animé par Thierry Michalon

Pendant les longs siècles de la pensée unique chrétienne la population ne mettait pas en doute l’existence et l’immortalité de l’âme, sous peine de descente aux enfers, ou de graves voire funestes châtiments.

Il a fallu l’émergence des penseurs modernes, d’abord isolés et prudents, pour envisager un autre destin humain, comme proposé au 18e siècle, puis institutionnalisé par la Révolution.

Actuellement, après l’importante déchristianisation de notre société, la question de l’âme retrouve sa pertinence, comme cela était dans l’Antiquité :

« l’âme a-t-elle une existence intrinsèque, est-elle une chose en soi, et comment peut-on la définir ? ».

Pour les philosophes grecs l’existence d’une âme était fréquemment professée, avec des visions diverses. Pouvons-nous retenir de ceux-ci une définition de l’âme actuellement acceptable ?

Les philosophes modernes et  contemporains qui admettent l’âme comme un principe constitutif de l’homme, l’assimilent souvent à l’esprit, au sentiment, à l’émotion, à la conscience, à la vie intérieure, sans vraiment dépasser ces analogies en proposant une âme indépendante. Tant qu’on l’assimile à un autre concept, on peut penser qu’elle n’a pas d’identité propre.

Quels sont les penseurs passés et présents qui soient pertinents sur ces questions ?

On pourrait ne pas s’attarder sur les nombreuses locutions contenant le mot « âme », fixées par la tradition et au sens souvent métaphorique, telles que : état d’âme, force d’âme, grandeur d’âme, une bonne âme, grande, belle, l’âme en peine, l’âme sœur, il a l’âme d’un artiste, une maison sans âme. Certaines renvoient à l’âme religieuse, d’autres ont été forgées à l’époque où celle-ci était prééminente. Aucune ne paraît satisfaire notre interrogation.

Philippe Jampierre